lundi 19 octobre 2009

Tu peux pas test #Le métro

La ville est un ventre chaud où nous pouvons continuer à vivre au milieu d'un brouhaha qui nous rappelle avec délice la rumeur des organes de notre mère à l'époque où nous étions encore plongés dans le liquide amniotique.

La ville est un ventre chaud...
En lisant un bouquin, on peut passer à côté de cette phrase sans ciller.
Pas besoin de faire un sondage téléphonique ciblé pour remarquer que vous faites donc partie de ces gens qui ne vivent pas encore dans l'orbite parisienne.

On m'a vendu Paris comme la "ville lumière".
C'est généralement le genre d'aphorisme à prompteur qu'on trouve dans tous les guides papier-glacé-genre-hachette-oé-comme-les-manuels-de-cours-du même-nom-et-bourrés-d'erreurs.

Faut qu'on soit clair. Quand on vient de la campagne ou d'une petite ville, on cherche tout sauf la lumière. On se précipite généralement dans le métro, parce que, tu comprends, c'est trop le point de résonnance de toute la littérature SF qu'on ingurgité étant ado. C'est la perspective d'une nuit éternelle, avec ses lueurs artificielles dégoulinantes, peinturlurant les murs blancs carrelés, gris craquelés.
Balloté dans les crissements d'acier. Regards louches. Visages décontenancés, comme absents. Pas étonnant que les zombies aiment porter la cravate au cinéma.



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