vendredi 18 décembre 2009

Cerise moi ; de toutes tes rondeurs...

Trop matée. Traumatisme. Mes pupilles ont pris froid.
Little dark riding street trotte dans ma tête. Elle me tire la langue, me narquoise de ses lips manguées et disparaît dans sa capuche.
RER E. Curial et ses milliers de pixels ocres. Magenta cuticulée de coussinets géants. Chut! Ne pas trop croustiller au milieu de la foule. S'englacer à l'idée de partir seul de la gare de l'Est.


Never Lie Twice by Illum Sphere

Shadowman by Illum Sphere

mercredi 25 novembre 2009

Vous reprendrez bien un peu de voix ?

Ligne 146. Fin de matinée. Direction Le Bourget.
J'oublitère mon ticket, la raison de mon trajet, les silhouettes anodines.
Seul subsiste le vague à l'âme de son regard céruléen.
J'ai eu beau appuyer sur le bouton rouge. Arrêt demandé. Pause. Immédiate.
Lui murmuer à l'oreille qu'elle était le film de mes écoutes.
Je suis descendu parce que la lecture était immuable.
Portes ouvertes, bourrasque. Le trottoir s'est agrippé à mes pieds.
La crémaillère s'est enclenchée. Je pouvais fermer les yeux maintenant.
On me mènerait jusqu'à bon port.




dimanche 22 novembre 2009

Pupilles dilatées #L'esprit de la forêt

Il aurait suffit d'un signal, d'une étincelle. Mais nos brasiers ne sentent ni le kérosène ni la peinture métallisée. Ils sont en nous comme nous sommes autour d'eux. Un amas de ramures enchevêtrées, des fumerolles mousseuses, tergiversant entre l'âcre et l'ocre affadi. Les yeux dans le vide, on contemple l'ivresse de petites comètes brasillantes. Des doigts s'effleurent, s'enlacent. Les crépitements s'assourdissent. Le sol humide se fait bulbeux et nos plantes de pieds s'extasient sous le murmure rauque des pérégrinations lithsophériques. Vu de haut, la clairière tourbillonne. Il y a bien longtemps que la gravité s'est enfuie de nos pensées.



vendredi 6 novembre 2009

Interview exclusive #Les secrets de tournages de la ptite reine

Superfunk - The young MC [2000]


Je me souviens de Doug comme si c'était hier. Dans le genre latino bien sculpté, on trouvait pas mieux à l'époque. Pas trop musclé, pas trop vulgaire. Le casting a duré trois longues semaines. Interminables. Avant de finalement le dégoter en bord de plage. La scène finale n'est qu'un aperçu de la nuit torride que nous avons passée ensemble, suite au tournage. Il en connaissait un rayon sur le kamasutra.



Bat for Lashes - What a girl to do ? [2007]


Wht a girl to do a été ma première expérience chorégraphiée. Egalement ma première fois avec une fille. Heureusement, on y est allé en douceur. Les autres figurants étaient plus jeunes, plus souples, plus sportifs. Ca s'agitait autour de moi à m'en donner le tournis.



Le Corps Mince de Françoise - Something golden [soon 7th december 2009]


Indéniablement mes chouchoutes. Mignonnes à croquer, légères et graciles sur leurs appuis, je les aurais bien enchaînées. Elles m'ont un peu volé vedette avec leurs paillettes dorées. Oh vous savez, je ne leur en veux pas trop... Heureusement qu'elles n'ont pas encore de date arrêtée pour Paris : je tiens vraiment à préserver ma notoriété parmi mes admirateurs vélibiens.

vendredi 30 octobre 2009

La peur a été poignardée par ton regard d'adulte






La relecture par Shackleton beaucoup plus creepy

mardi 20 octobre 2009

Tu peux pas test #Le métro II





Nous ne sommes pas si beaux que cela. Il existe un mot pour nous définir : commun. Nous sommes communs. Nous n'avons pas de prétention vestimentaires particulière. Nos allures n'ont rien de remarquable non plus.
Pourtant, nos allers retours sur les quais, dans les galeries, nos passages par les tourniquets, mobilisent autant de caméras que le dernier défilé Galliano.
Certes nous sommes conscients que les néons n'égaleront jamais les projecteurs pour satiner la peau et que les spectateurs resteront, au demeurant, un public assez confidentiel. Il n'empêche que notre quotidien grisâtre se trouve comme acidulé par l'éventualité de se faire remarquer. Nos déplacements deviennent alors ballets.

Depuis l'incident de la semaine dernière à ma station habituelle, je porte plus que jamais attention aux petits détails. Un coup de crayon pour souligner le rouge à lèvres, un tracé à l'eyeliner plus fin aussi. J'ai même resorti le babyliss.
Au cas où un autre agresseur en venait à jeter son dévolu sur moi dans les prochains jours. Je me dois plus que jamais de ne pas manquer de contenance. De paraître sous mes plus jours à la caméra. De chercher le bon angle. D'exposer mon profil le plus avantageux.

On ne fait pas passer n'importe qui à la rubrique télévisée des faits divers.
La moindre maladresse m'éliminerait d'office du casting.

lundi 19 octobre 2009

Tu peux pas test #Le métro

La ville est un ventre chaud où nous pouvons continuer à vivre au milieu d'un brouhaha qui nous rappelle avec délice la rumeur des organes de notre mère à l'époque où nous étions encore plongés dans le liquide amniotique.

La ville est un ventre chaud...
En lisant un bouquin, on peut passer à côté de cette phrase sans ciller.
Pas besoin de faire un sondage téléphonique ciblé pour remarquer que vous faites donc partie de ces gens qui ne vivent pas encore dans l'orbite parisienne.

On m'a vendu Paris comme la "ville lumière".
C'est généralement le genre d'aphorisme à prompteur qu'on trouve dans tous les guides papier-glacé-genre-hachette-oé-comme-les-manuels-de-cours-du même-nom-et-bourrés-d'erreurs.

Faut qu'on soit clair. Quand on vient de la campagne ou d'une petite ville, on cherche tout sauf la lumière. On se précipite généralement dans le métro, parce que, tu comprends, c'est trop le point de résonnance de toute la littérature SF qu'on ingurgité étant ado. C'est la perspective d'une nuit éternelle, avec ses lueurs artificielles dégoulinantes, peinturlurant les murs blancs carrelés, gris craquelés.
Balloté dans les crissements d'acier. Regards louches. Visages décontenancés, comme absents. Pas étonnant que les zombies aiment porter la cravate au cinéma.