mardi 20 octobre 2009

Tu peux pas test #Le métro II





Nous ne sommes pas si beaux que cela. Il existe un mot pour nous définir : commun. Nous sommes communs. Nous n'avons pas de prétention vestimentaires particulière. Nos allures n'ont rien de remarquable non plus.
Pourtant, nos allers retours sur les quais, dans les galeries, nos passages par les tourniquets, mobilisent autant de caméras que le dernier défilé Galliano.
Certes nous sommes conscients que les néons n'égaleront jamais les projecteurs pour satiner la peau et que les spectateurs resteront, au demeurant, un public assez confidentiel. Il n'empêche que notre quotidien grisâtre se trouve comme acidulé par l'éventualité de se faire remarquer. Nos déplacements deviennent alors ballets.

Depuis l'incident de la semaine dernière à ma station habituelle, je porte plus que jamais attention aux petits détails. Un coup de crayon pour souligner le rouge à lèvres, un tracé à l'eyeliner plus fin aussi. J'ai même resorti le babyliss.
Au cas où un autre agresseur en venait à jeter son dévolu sur moi dans les prochains jours. Je me dois plus que jamais de ne pas manquer de contenance. De paraître sous mes plus jours à la caméra. De chercher le bon angle. D'exposer mon profil le plus avantageux.

On ne fait pas passer n'importe qui à la rubrique télévisée des faits divers.
La moindre maladresse m'éliminerait d'office du casting.

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