Petites solitudes et gros chagrins

Un petit court métrage qui devrait plaire aux amateurs de films contemplatifs, dans lesquels il ne se passe rien ou si peu (Last Days, Hana-Bi...).
Si l'on joue le jeu de rester attentif pendant les quelques minutes de ce court, on est peu à peu envahi par des sentiments troubles et lourds à porter, comme la peine, l'apitoiement, la compassion, la désolation ; devant cette femme qui cherche à s'évader de son quotidien en se rattachant à quelques passants fugaces et évanescents, immuablement impalpables. A la fin, on a presque envie d'aller sonner chez cette petite vieille. Juste pour lui changer les idées. Lui raconter un ptit truc, n'importe quoi, quelque chose qui pourrait lui permettre de s'évader de ses quatre murs quelques instants...

Chaque personnage est isolé et dérisoirement occupé à un peu de choses répétitif et obsessionnel. Un théâtre du monde... théâtre du banal, du presque rien, du minuscule, peuplé de ces personnages pathétiques qui semblent pris au piège de leur réalité microscopique. Dans ces états de l'intime, ces états de solitude, à faire ou à défaire ce qui ne s'accomplit jamais, à éprouver le temps qui passe, inlassablement... presque une folie, pourtant bien ordinaire. Cécile Milazzo




Pour voir ses autres scènes de vie, c'est ici